FAUST Rien! En vain j'interroge, en mon ardente veille, La nature et le Créateur; Pas une voix ne glisse à mon oreille Un mot consolateur! J'ai langui, triste et solitaire, Sans pouvoir briser le lien Oui m'attache encore à la terre! Je ne vois rien! Je ne sais rien! Il ferme le livre et se lève. Le jour commence à poindre. Faust va ouvrir sa croisée. Le ciel pâlit! Devant l'aube nouvelle La sombre nuit S'évanouit! Avec désespoir Encore un jour! encore un jour qui luit! O mort, quand viendras-tu m'abriter sous ton aile? Eh bien! puisque la mort me fuit, Pourquoi n'allé-je pas vers elle? Il saisit une fiole sur la table. Salut! ô mon dernier, matin! J'arrive sans terreur au terme du voyage; Et je suis, avec ce breuvage, Le seul maître de mon destin!